Émile Gallé, Louis Hestaux, Désiré Christian, découverte des maîtres verriers de Nancy

Art nouveau

La rénovation des arts décoratifs a pris racine à Nancy, en Lorraine. Ici, la verrerie est une industrie florissante, qui ne cesse de s'agrandir depuis les premiers verriers au XVe siècle. En 1890, le renouveau des arts décoratifs s'accompagne d'un nom, l'Art nouveau. La verrerie d'Art Lorraine va pleinement en profiter pour s'imposer comme la plus exclusive au monde. Retour sur ces artistes Lorrains maîtres de leur art !

Nancy, capital de l'est, devient le berceau d'un art dit nouveau :

L'histoire a bien fait les choses. Nancy, en l'espace de quelques années, a vu sa population doubler, passant de 50 000 habitants en 1870 à plus de 100 000 à l'aube du XXe siècle ;

Pour quelles raisons ? Un événement d'une grande ampleur va bouleverser le flux migratoire. À la suite du traité de Francfort, signé en 1871, l'Alsace et une grande partie de la Moselle sont annexés par l'Empire Allemand, suite à la guerre contre la Prusse. La population en territoire annexé doit faire un choix, garder la nationalité française et devoir migrer, ou bien rester dans les territoires annexés.

C'est à ce moment précis qu'une grande partie de la population va migrer à Nancy, porte d'entrée de la population que nous allons dénommer « les optants ». Cette population, vive, courageuse et patriotique va participer au formidable développement économique de la ville et du Musée des Beaux Arts de Nancy. Capitaux, artistes et main d'oeuvre arrivent à point nommée. En 1890 commence le renouvellement des arts décoratifs, au cœur d'un engouement certain durant la Belle Époque. Le naturalisme s'illustre dans tous les domaines, l'art est alors total !

Louis Hestaux, artiste dessinateur

Qui est Louis Hestaux ? Louis Hestaux est l'un de ses optants qui vont participer au grand succès de la verrerie d'art. Orig

Art nouveau

inaire de Metz, il doit quitter sa ville natale pour rejoindre la capitale, Nancy. Il débute sa carrière de dessinateur chez Berger Levrault à Nancy en 1876. Très vite, son talent lui permet d'accéder au poste de directeur de l'école des Beaux Arts de Nancy.

Peu de temps après, Louis Hestaux rejoins les ateliers de Nancy d'Émile Gallé, la référence absolue. Un grand nombre d'artistes ont travaillé aux côtés du maître, souvent dans l'ombre à l'instar de Louis Hestaux.

L'entreprise Gallé employait plus de vingt décorateurs, dessinateurs et émailleurs. De nombreuses œuvres d'Émile Gallé sont le fuit du travail de Louis Hestaux, respectant les directives d'Émile Gallé.

C'est Louis Hestaux qui a réalisé le dessin du vase à la carpe, créé en 1878 et inspiré d'une estampe japonaise.

Émile Gallé, maître de l'Art nouveau

Tel illustré, l'oeuvre du grand Gallé est collective. Jeune, Émile Gallé n'était pas un très bon dessinateur. Sa passion lui venait de son grand-père, une passion dévorante pour le monde végétal qui l'entour. D'ailleurs, il le dit lui-même, sans son horreur pour les mathématiques, il serait probablement devenue botaniste.

Émile Gallé reprend la direction de l'entreprise familiale en 1878 ; son père, Charles Gallé, un homme d'affaires de grande intelligence, avait fait prospérer l'affaire familiale de cristaux et porcelaine.

Émile Gallé va alors être le précurseur d'un Art nouveau, d'une reproduction sublime et méticuleuse de la nature. Ses nombreuses recherches scientifiques seront un atout indéniable. Émile Gallé comprend très tôt l'évolution des espèces, qui retranscrira sur ses œuvres de verre. En constante recherche d'innovation, il fera de Meisenthal un haut lieu de verre. C'est ainsi qu'il noue un contrat de long terme avec l'atelier Burgun-Schverer, où les blancs ainsi que l'émaillage de ses créations seront réalisées.

Très vite, Émile Gallé remarque le grand talent de Désiré Christian, émailleur, et le nomme responsable de sa production à Meisenthal.

Désiré Christian, l'un des plus talentueux émailleurs de sa génération

Cet artiste sera l'interprète fidèle de Gallé à Meisenthal. Dès 14 ans, il entre comme apprenti à l'atelier de décoration.

Dès 1866, il est engagé à temps partiel par Émile Gallé. En 1877, suite à la guerre franco-prussienne qui avait complexifié la communication entre Nancy et Meisenthal, Désiré Christian est nommé responsable des verriers sous la direction de Gallé.

Assisté par d'autre talent à l'instar d'Eugène Kremer, c'est donc à Meisenthal, et non à Nancy, que les plus beaux chefs-d'oeuvre de verre de Gallé ont été produit.

En 1894, la cristallerie Gallé ouvre à Nancy. Cela marque la fin de la collaboration. Désiré Christian prendra son envol seul, créant sa propre verrerie accompagné de sa famille.