Just like a woman

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Tout semble clair : des jeunes femmes nues ou à demi nues, allongées sur un lit. Elles ont les joues rouges, la gorge et le cou humides de sueur. Des traces de vêtements ou de bijoux s’inscrivent sur leur peau, comme pour suggérer tout ce dont elles se sont dépouillées. L’appareil photographique est au-dessus d’elles, à la verticale, cadrant de la chevelure au ventre.

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Bettina Rheims photographie des femmes, souvent nues, connues ou inconnues, dans des palaces ou dans des chambres sordides. Elle photographie leur peau, leur sensualité, leur émoi, leur fierté ou leur indifférence. De telles images n’ont rien d’exceptionnel. Il s’en trouve en quantité sur Internet, enregistrées et mises en ligne par des particulières et des particuliers, autofilmages où le narcissisme trouve à se satisfaire.

Chaque image, ici, est construction et fiction. Bettina Rheims depuis ses débuts conçoit la photographie non comme la preuve d’un événement, mais comme un piège pour l’œil et la mémoire. Fiction d’un plaisir joué, fiction d’une histoire à supposer à partir de rares indices, ces représentations sont conscientes de leur histoire, de leur artificialité, de leur pouvoir de séduction, des codes érotiques et religieux avec lesquels elles jouent. Cette complexité masquée est passionnante.