Au terme de ce qu’on a coutume d’appeler le “désenchantement du monde”, une partie de l’art moderne s’est inventée dans un paysage de croyances bouleversées qui continue de participer à l’invention des formes contemporaines.
Dans un parcours qui embrasse toute l’histoire de l’art du 20ème siècle, de C.D. Friedrich à Kandinsky, de Malevitch à Picasso et de Barnett Newman à Bill Viola, l’exposition Traces du Sacré qui vient de se terminer au Centre Pompidou veut donc interroger la manière dont l’art continue de témoigner, dans des formes souvent inattendues, d’un au-delà de l’ordinaire des choses et demeure, dans un monde tout à fait sécularisé, la voie profane d’une nécessité irrépressible d’élévation.
Afin de prolonger l’expérience de cette manifestation controversée et donc passionnante, le Centre Pompidou met en ligne un site internet où foisonnent les points de vue sur la question du sacré dans l’art, depuis les angoisses métaphysiques des romantiques, jusqu’à l’affirmation actuelle de l’homme comme seul maître de son destin.
Un positionnement intéressant afin d’explorer les significations de la rémanence de ce questionnement et poursuivre la thèse de la naissance de l’art moderne dans cet environnement de croyances intemporelles.